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Le triangle de la réussite d’un jeu vidéo

Le triangle de la réussite d’un jeu vidéo

3 points clés pour la réussite d’un jeu vidéo

Lorsque l’on crée un jeu vidéo, on le fait souvent pour se faire plaisir, pour apprendre ou pour laisser libre cours à sa créativité et à ses idées…
Que diriez-vous, si nous tous, créateurs de jeux, nous pouvions continuer à nous épanouir en ce sens, mais également donner un maximum de potentiel à nos jeux vidéo pour qu’ils puissent être dignes d’être mis en avant par Apple et Google ? On appelle cela dans le jargon : avoir une feature.

Une grande majorité des créateurs de jeux indépendants avec qui j’ai pu échanger (étudiants, professionnels ou même autodidactes) ont tous commencé par créer des jeux pour relever ce challenge, pour faire vivre leur créativité tout en rêvant de toucher le plus de joueurs possible.
En effet, on rêve tous de créer le prochain Crossy Road et de connaître le succès avec un jeu populaire qui pourra nous permettre de vivre confortablement de cette activité.

Cependant, seulement peu d’entre nous réussissent à transformer ce challenge en une activité rentable, car :

  • il est de plus en plus difficile de se rendre visible parmi la masse des jeux disponibles ;
  • le marché a gagné en maturité et il est devenu plus exigeant, en particuliers sur iOS.

Je rédige actuellement un autre article sur ce sujet et y explique l’impact des 5 derniers gros changements de l’industrie et à quel point ils se répercutent sur les créateurs de jeux que nous sommes.

Ici, je voudrais partager avec vous 3 points essentiels sur lesquels chaque créateur de jeu indépendant devrait se concentrer avant toute chose. Ces 3 points sont prioritaires sur tous les autres et vous permettront de donner un maximum de potentiel à votre jeu.

Je vais donc vous expliquer ce que j’appelle le « triangle de la réussite d’un jeu vidéo ».    

Pour pouvoir réussir dans cette industrie, un jeu se doit d’avoir tous les atouts pour devenir populaire. Votre jeu devra avant toute chose être amusant, fun ! Il devra apporter une expérience unique et également susciter l’envie d’y revenir. Sans ce côté amusant, il ne servira à rien d’ajouter des power-ups, des mécaniques sociales ou même de monétiser le jeu, car celui-ci n’aura pas le potentiel minimum requis. Qui aurait envie de jouer à un jeu qui n’est pas fun ? Pas grand monde ! Alors, à quoi bon s’acharner à passer des heures qui n’apporteront rien à votre jeu.
Gardez bien en tête la loi de Pareto, à savoir le 20/80. Vous devez vous concentrer sur les 20% des éléments qui apporteront 80% de la valeur et du potentiel de votre jeu. Et pour cela, je vous conseille de vous concentrer dans un premier temps sur les 3 points essentiels qui forment le « triangle de la réussite d’un jeu vidéo » :

  • Un gameplay UNIQUE
  • Un design INNOVANT
  • Une BONNE, voire TRÈS BONNE, rétention 
Jeux vidéo pro le triangle de la réussite d'un jeu vidéo

UN GAMEPLAY UNIQUE

Créer un gameplay unique ne signifie pas totalement inventer un jeu sur aucune base. Quelles que soient votre source d’inspiration et vos idées, vous aurez toujours un point de repère sur lequel baser votre concept et que vous tenterez de modéliser et d’améliorer. J’ai rédigé un article pour vous donner des sources d’inspiration qui vous seront utiles ; vous pouvez y accéder en cliquant sur le lien suivant : 11 sources d’inspiration pour créer votre jeu. Cette liste est non exhaustive, n’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ou à partager vos sources d’inspiration complémentaires.

Un gameplay unique est donc un gameplay basé sur des mécaniques de jeu connues qui ont fait leurs preuves par le passé et que vous aurez modélisées et améliorées pour apporter votre touche personnelle et ainsi rendre votre jeu unique.

Étudiez donc les derniers jeux des meilleurs éditeurs du marché et demandez-vous pourquoi ils sont amusants, fun… Essayez de comprendre tous les éléments qui font que le jeu est un succès et surtout, notez tout cela au propre sur le support qui vous convient.

Conseil : tentez de comprendre les contrôles et les mouvements. Sont-ils complexes ou simples ? Demandez-vous si vous jouez plus longtemps aux jeux les plus populaires qu’aux autres jeux de ce même éditeur et si oui, pourquoi ? Ces meilleurs jeux ont-ils quelque chose en commun ? Quelle concentration le jeu impose-t-il au joueur ? Quels sont la fréquence et le rythme des actions nécessaires pour jouer ? Tapez vous en permanence ? Le jeu est-il stressant ou facile ?

En somme, prenez un maximum de notes et posez-vous des questions sur tout ce que vous observez et analysez. Demandez-vous « pourquoi » chaque chose que vous voyez, entendez, ou ressentez. 

Maintenant, empruntez ces éléments pour votre concept de jeu : peut-être qu’un seul de ces éléments ou quelques-uns feront la différence. Vous aurez ainsi un point de départ qui vous donnera un objectif à atteindre tout en vous permettant de baser vos idées de gameplay sur des données factuelles du marché. Il ne s’agira plus seulement de vous fonder sur une simple intention, une envie ou sur du pur aléatoire qui reviendrait à prier pour atteindre votre rêve.

L’inspiration est partout autour de vous. Analysez le marché que vous visez, observez les éléments qui vous entourent, prenez des notes quand vous regardez un film ou écoutez de la musique. Tout ce qui vous entoure peut vous donner des idées. Mais surtout, prenez le temps d’analyser des jeux populaires, de les décortiquer et de les retourner dans tous les sens. Si le jeu est vertical, essayez de le mettre à l’horizontal, s’il a un seul personnage, mettez-en deux, etc. Ce sont souvent des petits changements qui donnent l’inspiration pour démarrer la création d’un jeu.

 

UN DESIGN INNOVANT

Cela peut paraître évident, mais un mauvais design sera immédiatement rejeté par le marché et par les éditeurs que vous tentez d’atteindre pour soumettre votre jeu. 

Et quand je parle de design, je parle à la fois de la direction artistique du jeu (ambiance générale dans le jeu) et de l’interface utilisateur (les menus, les boutons…). Votre jeu doit offrir un expérience unique et cohérente. Assurez-vous de prendre des palettes de couleurs agréables et d’être dans les tendances actuelles. Votre jeu est-il illustré ? Dans un style cartoon ? Réaliste ? Est-il dans un design low poly ? Voxel ? Pixel art ?

Vous devez savoir ou vous voulez aller. Créer un jeu avec un gameplay unique et bâcler le design ruinerait tout espoir d’en faire un jeu populaire.

Conseil : souvenez-vous qu’en design, le plus souvent « moins = plus ». C’est-à-dire que plus vous essaierez de clarifier vos visuels pour les rendre explicites, plus le joueur aura une expérience agréable. Ceci vaut en particulier pour l’interface utilisateur, car chaque fonction doit être compréhensible en un coup d’oeil et donner du sens pour le joueur.

Observez ce que font les meilleurs jeux. Certains ont essayé des interfaces originales en mettant les mêmes menus pour l’écran « game over » et pour l’écran « main menu »


Bien évidemment, si vous n’avez aucune idée de ce qu’est le design, vous devez trouver une solution, car ce point ne peut être laissé de côté.
Vous pouvez donc embaucher un designer, sous-traiter cette partie à un freelance, télécharger ou acheter des assets (éléments déjà créés), mais cela a un coût ou ne permet pas de faire ce que l’on souhaite si l’on achète quelque chose de déjà existant.
Vous pouvez également commencer vous-même avec des choses simples et étudier les palettes de couleurs utilisées dans les derniers jeux populaires du marché ou de l’éditeur que vous souhaitez atteindre.

Demandez-vous si les couleurs sont brillantes, foncées, pastel… Si elles présentent un petit peu de tout. Utilisez un logiciel de dessin (paint, GIMP, Graphics, Photoshop, Illustrator…) et utilisez l’outil «  pipette » pour trouver les couleurs exactes qui vous plaisent. Allez sur des sites spécialisés dans les palettes de couleurs afin de rechercher des palettes similaires sur lesquelles baser le design de votre jeu ou de certains éléments. 

Vous pouvez aller sur les sites suivants ; je les utilise régulièrement :

J’adore visiter ces sites et je m’en inspire régulièrement. Ils vous permettront de trouver rapidement de nombreuses idées et vous seront très utiles pour récupérer les couleurs d’autres jeux dont le design vous plaît. Vous pouvez également chercher de l’inspiration dans les magazines de déco, d’architecture ou d’autres domaine qui sont en lien avec les tendances actuelles. Cela dit, comparez tout de même avec le marché des jeux vidéo afin de ne pas faire fausse route.

Dans tous les cas, quels que soient votre source d’inspiration et les outils que vous utiliserez, gardez en tête que, pour le design, il faut « modéliser et améliorer ». Tout comme pour le gameplay ou tout élément de votre jeu, cherchez en permanence l’inspiration, modélisez et améliorez les couleurs en testant différentes petites variations autour de la couleur qui vous inspire, faites varier quelques paramètres.

L’idée n’est évidemment pas de copier, mais de trouver l’inspiration et d’ajouter votre touche personnelle pour aboutir à un résultat unique.

On commence donc à avoir un jeu non seulement amusant, mais également beau et agréable à regarder. Cependant, même s’il est magnifique, vous aurez toujours besoin d’avoir…

 

UN BONNE, VOIRE TRES BONNE, RÉTENTION

La rétention, c’est le pourcentage de joueurs qui reviennent jouer à votre jeu… et à quelle fréquence ils le font. Je ne vous cache pas que celle-ci peut être difficile à percevoir, mais vous devez analyser et comprendre pourquoi les meilleurs jeux ont une bonne rétention. Tous les éditeurs et acteurs de ce marché se concentrent sur ce point depuis quelques mois pour la simple et bonne raison que plus la rétention de votre jeu est grande, plus vos revenus et ceux de l’éditeur seront grands. En effet, si la rétention augmente, le temps de jeu moyen par utilisateur augmente également. Ainsi, les revenus issus des publicités et des achats intégrés seront plus importants.
(Exemple : 40% des joueurs ayant téléchargé le jeu y jouent le lendemain en réalisant 2 sessions moyennes par jour de 5 minutes chacune.)

Et pour cela, pas de secret, la meilleure façon d’améliorer la rétention c’est d’avoir un jeu amusant !
Toutes les autres astuces telles que donner des cadeaux journaliers, envoyer des notifications pushs, ajouter des personnages, des thèmes ou de nouvelles fonctionnalités n’ont aucune importance si le jeu n’est pas fun. Rien de tout cela ne devrait être votre objectif. Concentrez plutôt vos efforts pour offrir une expérience réellement fun à vos joueurs.

Mais au fait, qu’est-ce qu’un jeu fun ? Et peut-on analyser un jeu pour comprendre les mécaniques qui le rendent fun ? Eh bien, bonne nouvelle, c’est absolument possible 🙂
Je vous invite à lire le livre The Art of Game Design de Jesse Schell. Apprenez à mieux comprendre la « surprise » et « l’émerveillement ». Plongez-vous dans la philosophie de ce qu’est un jeu. Ce livre regorge de ressources fascinantes.

Conseil : si vous êtes débutant, le meilleur moyen de comprendre le plaisir, l’excitation et la rétention… c’est de les étudier. Quand vous jouez à un jeu, relevez vos réactions, vos ressentis et essayez de comprendre pourquoi vous les avez eus. Plus vous le ferez, plus vous obtiendrez de résultats.

Voici donc pour les 3 aspects les plus importants de la création d’un jeu : un gameplay unique, un design innovant et une très bonne rétention. En vous concentrant sur ces 3 points, vous donnerez à votre jeu le potentiel :

  • d’être mis en avant par Apple et Google ;
  • de signer un contrat d’édition avec les meilleurs éditeurs.

Pour cela, la qualité de votre jeu doit être suffisamment élevée.
La première fois que j’ai pu discuter avec l’un des membres de l’équipe d’Apple qui analyse les jeux, j’en ai profité pour lui demander ce qu’ils attendaient d’un jeu digne d’être mis en avant. C’est encore une fois une réponse très simple : ils recherchent des jeux extrêmement bien finis !
Et ne vous méprenez pas, les éditeurs le savent très bien. Vous aurez donc besoin de finir votre jeu en gardant en tête les 3 principes clés expliqués dans cet article, mais également de faire les finitions comme il se doit.
Dans le jargon de l’industrie, on parle de « polish / polisher » un jeu. Vous allez devoir le faire dans les moindres détails, encore et encore, jusqu’à ce que votre jeu soit parfait. 


C’est une étape obligatoire, bien qu’elle puisse être difficile. C’est cette étape qui fera toute la différence entre un jeu amateur avec du potentiel (parce qu’il aura suivi les 3 conseils précédents) et un jeu professionnel qui aura toutes les chances de devenir populaire et de générer des centaines de milliers voire millions de téléchargements.
Je pense que la plupart des gens ne comprennent pas entièrement cette partie ou abandonnent trop vite face à la difficulté de cette étape. Ce n’est pas la partie la plus amusante, car on ne crée plus grand-chose de nouveau, mais c’est la partie la plus notable, car c’est elle qui sublimera votre jeu pour lui permettre d’entrer dans la cour des grands.
Il ne faut pas le faire à 90% mais le faire à 110%. Vous devez être capable de jouer à votre jeu sans jamais vous dire « hmm, ce n’est pas parfait ».

Conseil : observez toutes les zones de collisions, leurs formes, la difficulté des ennemis, les couleurs, les sons, les animations, les effets… Tout doit être parfait dans votre jeu. Vous devez plonger le joueur dans un nouvel univers et lui apporter une expérience cohérente. Tout doit sembler naturel et le joueur ne doit jamais se sentir trompé quand il joue. Si son personnage meurt, il doit toujours comprendre que c’était dû à son erreur et ne jamais avoir de doute là-dessus. Le jeu doit être extrêmement fluide et facile à jouer.

Une difficulté trop importante ruinerait tout le potentiel de votre jeu en réduisant grandement la rétention de celui-ci.

Quand vous aurez fait tout cela, je suis désolé de vous le dire, mais vous détesterez votre jeu plus que jamais. Et bonne nouvelle, c’est à ce moment-là qu’il sera fini et enfin prêt pour être soumis à un éditeur.
Voilà ce que coûte de créer un jeu digne d’être mis en avant par Apple et Google et qui pourra être sélectionné par un éditeur de renommée mondiale. Ce n’est pas simple, mais essayez tout cela, car c’est très enrichissant et cela vous fera gagner une grande expertise sur le marché.

Et vous, comment donnez-vous des ailes à votre jeu ? Comment réussissez-vous à signer des contrats d’édition ou à faire en sorte que votre jeu soit mis en avant par Apple et Google ?

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